Samedi, 30 Mai 2015 12:39

Les malversations, la corruption, et la mauvaise gestion, seraient-elles de simples rumeurs, à l’instar des snipers qui ont tué nos frères? Ce qui fait vraiment peur aux mafias et à leurs supplétifs politico-médiatiques, c’est que la colère citoyenne, ne s’arrête pas au dossier noir des hydrocarbures.

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Une malheureuse campagne Facebook, comme il y en a des centaines, tous les jours, en Tunisie, est parvenue à chambouler l’agenda politique des uns et des autres. Même les chaînes télévisées, qui a appartiennent, dans notre pays à des patrons relevant de lobbies bien connus, en sont arrivés à focaliser leurs objectifs (ô combien subjectifs), sur la question, dans leurs émissions. Même si jusqu’ici, c’est une attaque en règle qu’ils ont dirigé pour dénigrer et ridiculiser l’initiative. A croire que la campagne Winou El Petrole a vraiment tapé là où ça fait mal.

La question n’est pas de savoir si la Tunisie flotte au dessus d’une mer de pétrole, tels que l’ont affirmé ceux qui veule justement faire passer des milliers de cyberactivistes pour des imbéciles. La question brûlante est qu’a-t-on fait de nos ressources aussi maigres soient-elles ? Comment est géré le pétrole tunisien à l’heure où Abderrahmane Ladgham, l’ancien ministre chargé de la gouvernance et de la lutte contre la corruption affirme que les sociétés pétrolière ne déclarent que le quart de leur production ? Et ce qui fait vraiment peur aux mafias et à leurs supplétifs politico-médiatiques, c’est que la colère citoyenne, ne s’arrête pas au dossier noir des hydrocarbures.

Comment justifier, en effet, que ce soit les citoyens qui soient chargés d’assumer les créances carbonisées des Trabelsi et de leurs affidés, auprès des banques publiques ? Comment justifier le fait qu’aucun audit n’ait été effectué pour déterminer la part odieuse des dettes accumulées par la dictature auprès des institutions financières internationales ? Pourquoi le sel tunisien continue d’être bradé en vertu d’une convention datant de l’ère de la colonisation ? Comment expliquer que le phosphate, la première ressource de l’Etat tunisien, continue d’être pris en otage, par des parties que même l’Ugtt a reniées, au risque de mener un pays entier à la faillite ?

Et puisque les réseaux de contrebande sont désormais pointés du doigt, comment expliquer que l’on trouve les mêmes produits dans les rayons des hypermarchés, et sur les étals du commerce parallèle, dans nos ruelles ? Voudrait-on nous faire croire que les malversations, la corruption, et la mauvaise gestion, sont de simples rumeurs, à l’instar des snipers qui ont tué nos frères?

Autant de questions étouffées, éludées, évacuées par nos médias de masse, nos principales radios, et chaînes télévisées, dont d’ex-associés des Trabelsis se sont emparés. Or ce qui fait vraiment peur à la mafia tunisienne en col blanc, c’est qu’elle commence à réaliser que sa maîtrise des canaux médiatiques ne suffit plus à noyer les initiatives citoyennes, à portée d’un simple clic, sur les réseaux sociaux. Ce qui explique, sans doute, la vigueur de sa réaction. Mais au-delà de certaines maladresses dont ont pu faire preuve quelques-uns, les Tunisiens prouvent une nouvelle fois qu’ils demeurent mobilisés, et que le mur de la peur et du silence est définitivement tombé. Ce ne sera pas le moindre des acquis de la Révolution.

Marwene El Gabsi

Pourquoi ils ont peur de la campagne Winou El Petrole
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