Jeudi, 08 Mars 2012 20:09

salafistes-tunisieQui osera encore remettre en question l’utilité des extrémistes dans la vie politique? Quelles conséquences suivront l’affront fait au drapeau national par l’un de nos concitoyens égarés? Autant de questions qui s’imposent d’elles-mêmes, alors que le peuple resserre une nouvelle fois les rangs dispersés depuis le 14 janvier.

Suite à cet acte calamiteux du 7 mars, à la faculté de La Manouba, les Nahdhaouis se sont retrouvés quelque peu gênés aux entournures. Parce qu’après tout, c’est l’un de ceux que le cheikh Rached Ghannouchi qualifie de «nos enfants» qui ont attenté au symbole de la patrie. Du côté d’Ennahdha, certains ont tenté malgré tout de minimiser l'événement. Mais la plupart ont tout de même été scandalisés. Reste à espérer qu’ils vont enfin faire le ménage parmi les plus indisciplinés de leurs troupes, histoire de siffler la fin de la récréation pour les plus turbulents de «leurs enfants». Iront-ils jusqu’au point de mettre la sourdine à Sadok Chourou, ou Habib Ellouze, les tous prochains jours nous le diront. En somme, même pour Ennahdha l’opération peut aussi (du moins en partie) être profitable, si le mouvement se décide enfin à trancher dans cet épineux dossier, et , à condition de faire les frais d’un grand ménage.

Quant à la gauche, elle aura enfin trouvé du grain à moudre. Ce qui la dissuadera de broyer du noir pour quelques temps. Et ses militants pourront ainsi rappeler que le sacré n’est pas le monopole de la sphère religieuse. Quoique là aussi, certains se feront un plaisir de signaler, que l’étoile à cinq branches de l’étendard national symbolise aussi les cinq piliers de l’Islam. Tout comme le croissant rouge, qui se distingue de manière éclatante de la croix. Quant à la dominante rouge, elle évoque le sang des martyrs, c’est dire que le djihad n’est pas si loin. Il n’empêche. Personne n’ira voler la vedette à la gauche, depuis l’éclatant geste de la sublime et courageuse jeune femme. De quoi rappeler à notre bon souvenir  le panthéon des grandissimes Tunisiennes de l’Histoire, telles Sophonisbe, Salammbô, Elissa, pour souligner que 3000 ans de civilisation ne sauraient être escamotés par les derniers arrivés. C'est dire que les "safirat" ne s'en laisseront pas conter.

Quant au président, l’homme au burnous aura profité de l’occasion pour marquer des points. Il risque même de grimper encore plus haut dans les sondages. En condamnant une nouvelle fois, et dans les termes les plus durs ceux qu’il a qualifié auparavant de «microbes» (avant de s’excuser), il a une nouvelle fois prouvé qu’il savait marcher dans le sens de l’Histoire, quitte à ne pas caresser dans le sens du poil les plus hirsutes de nos concitoyens.

assemblee-constituante

Et en ce jeudi 8 mars, les députés de l’Assemblée Constituante ont presque tous arboré un drapeau, indépendamment de leurs orientations et de leurs visions. Brahim Gassas profitera même de l’occasion pour assurer le spectacle en se drapant dans les couleurs nationales. A la bonne heure. En somme, notre étendard outragé s’est sacrifié pour la plus noble des causes : celle de l’unité de tous les Tunisiens, dans leur combat contre la bêtise, l’obscurantisme, et les germes de la division.

Et puis… Quand l’ambiance est à la morosité, quand aucun parti politique n’a su réellement convaincre ni présenter de vraies solutions à la population, rien ne vaut la barbichette d’un bouc émissaire pour détourner son attention. Merci qui ?

Oualid Chine

Merci aux salafistes !
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