Jeudi, 05 Juillet 2012 03:05

abdelwahab-maatarLe premier ministre portugais, M. Pedro Passos Coelho a finalement décidé de prendre son courage à deux mains pour démarrer sa campagne nationale contre le chômage. Et c’est en Tunisie, qu’il semble même avoir trouvé un remède aussi radical que miraculeux contre ce fléau économique et social.

Notre pays, en véritable hirondelle du printemps arabe,  déclencheur de Révolutions depuis 2011, n’a pas fini de faire sensation. Ce n’est donc pas vraiment surprenant que le chef du gouvernement portugais y trouve une source d’inspiration privilégiée. C’est ainsi que M. Abdelwahab Maâtar, notre ministre de la Formation professionnelle et l’Emploi, que certains s’amusent à critiquer en Tunisie, a fait des émules jusqu’en Europe. Comme quoi nul n’est prophète en son pays.

Rappelez-vous ! Au cours de l’émission télévisée « Hadith Assaâ » diffusée sur la chaine Al Wataniya 1, en mars dernier, M. Maâtar avait expliqué dans les moindres détails son programme, sa panacée. La solution contre le chômage ? Il suffit d’avoir un peu de courage, le goût de l’aventure, et hop, d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Vous l’avez compris : le ministre a exhorté les tunisiens en manque de travail, les chômeurs diplômés de l’université, à s’exporter. Direction la Libye ! C’est simple, mais il fallait y penser. Et à défaut de créer de véritables emplois en Tunisie, on exportera notre savoir-faire surdiplômé. Le rôle du ministère de l’Emploi n’étant pas de créer de l’emploi, mais d’en trouver, même chez les voisins. Ne reste plus qu’à attendre que ça se calme, chez nos frères.

A l’époque, la solution préconisée par Abdelwahab Maâtar, a été raillée, critiquée, vilipendée. Mais voici que des sages, des personnalités aussi brillantes que le premier ministre portugais, en viennent à faire usage du génie tunisien sans même daigner citer les véritables inspirateurs de ces mesures, ô combien novatrices.

premier ministre portugal
Qui devrait prendre la porte? Le ministre portugais ou les chômeurs du Portugal?

M. Pedro Passos Coelho a ainsi appelé ses compatriotes qui souffrent d’un taux de chômage de 15,5% (contre 18,1% en Tunisie) à «faire preuve de plus d'effort, et à laisser leur zone de confort en cherchant du travail ailleurs». Il leur a même proposé des destinations assez lointaines, à savoir le Brésil et l’Angola, les anciennes colonies portugaises, ayant gardé des attaches linguistiques avec la Lusitanie. Même le ministre tunisien de l’Emploi n’aurait pas osé embarquer ses compatriotes aussi loin, puisqu’il a visiblement pris en compte le facteur kilométrique, en choisissant de les aiguiller vers la Libye.

Et dans ce contexte où les demandeurs d'emploi sont devenus de potentiels «produits» d’exportation, il n’y aura finalement que l’Algérie à refuser de nous fourguer ses chômeurs en opposant son «Niet» à l’ouverture des frontières. L’Europe, elle, et en particulier le Portugal, ont compris tout l’intérêt qu’il y avait à suivre à la lettre les recettes de la Tunisie. Merci qui?

Oualid Chine

Tunisie : Le Portugal adopte la «solution miracle» de Maâtar
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