Mardi, 17 Décembre 2013 20:31

A Sidi Bouzid, l'absence des trois présidents s’est fait remarquer lors de la cérémonie du 3ème anniversaire de la Révolution, en ce mardi 17 décembre. Les craintes sécuritaires ont fini par prévaloir. Les souvenirs de l’édition 2012 sont sans doute encore douloureux.

L’année dernière, à cette même date, c’est en effet avec des jets de pierres que le président de la République Moncef Marzouki et le président de l’Assemblée Nationale Constituante, Mustapha Ben Jaafar, ont été accueillis à Sidi Bouzid. Le chef du gouvernement de l’époque, Hamadi jebali, n’y échappera qu’en prenant un providentiel «congé de maladie». En 2013, donc, tout ce beau monde préférera se cantonner au Palais de Carthage. Ce sera sûrement plus prudent.

Pendant ce temps, dans les régions, trois ans après le déclenchement de la Révolution, les cris de revendication ne se sont toujours pas apaisés. Aujourd’hui, à Sidi Bouzid, Bouali Mbarki, le secrétaire général adjoint de l'UGTT, affirmera que le «berceau de la révolution et symbole des sacrifices n'a toujours pas obtenu de ses droits en matière de développement et d'emplois».  Comme pour appuyer sa thèse, un groupe de l'union des diplômés chômeurs (UDC) a organisé, dans la ville natale de Mohamed Bouazizi, un rassemblement devant le siège de l'union régionale du travail (URT) pour revendiquer le droit à l'emploi.

La coordination régionale de l’UDC de Kébili a organisé, pour sa part, en ce même jour, une marche pacifique pour revendiquer le droit à l'emploi. Les participants ont parcouru les artères principales de la ville et scandé des slogans appelant à la relance des revendications essentielles de la révolution et à la mise en place d'une politique nationale pour l'emploi.

En ce 17 décembre 2013, des sit-in se sont aussi tenus dans les villes de Béja et de Medjez-El-Bab. Avec encore une fois des sans-emploi aux premières loges, pour mettre en garde le prochain gouvernement contre la poursuite de l'indifférence face à leurs revendications.

Salah Ayari, membre du bureau exécutif national de la Ligue de défense des droits des sans- emplois, dont les propos ont été rapportés par la Tap, affirmera que «ces mouvements de protestations sont un message délivré au prochain gouvernement, pour l’inciter à se pencher sur le problème de l'emploi», ce nœud gordien à l’origine de la Révolution.

Presque au même moment, du côté du Palais de Carthage, le président de la République se félicitera  dans son allocution pour le «décuplement du budget de développement en comparaison à la période d'avant la Révolution, (…) et pour les victoires retentissantes remportées contre la criminalité». Regrettant qu'il n'y ait pas eu «les mêmes réussites dans la lutte contre la corruption, le chômage, le développement dans les régions».

En 2012, pourtant, sous les huées des manifestants, Marzouki promettait de tangibles progrès économiques sous six mois aux habitants de Sidi Bouzid. «Je comprends cette colère légitime, mais le gouvernement a diagnostiqué le mal. Dans six mois, un gouvernement stable sera en place et livrera les médicaments pour guérir le mal du pays», avait-t-il lancé. Une année plus tard, il ne servira aux régions délaissées que ses «regrets».  

Soufia Ben Achour

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